Témoignage personnel de Hugh
Ce témoignage retrace la vie nocturne de Hugh à Broadway, New York, sa vie dans les rues d’Ottawa et sa nouvelle vie avec Jésus.
Les Débuts
Je suis le plus jeune d’une famille de quatre garçons, né à Overbrook, quartier modeste dans l'est d’Ottawa, Canada. J'étais un enfant inattendu. Ma mère avait beaucoup de pain sur la planche. Elle avait déjà trois fils et souffrait de l'arthrite rhumatoïde progressive. Elle ne pouvait plus travailler et resta au lit. Durant sa grossesse avec moi, sa condition s'est mise en rémission spontanée et ne s'est pas manifestée depuis.
Me voici pleurant à chaudes larmes dans les bras de ma mère. Ma mère est alors en pleine santé et l'a été depuis.
Ma famille n’était pas du tout pratiquante. Mes parents m’ont fait baptiser « au cas où » à l’église Presbytérienne. Ils n’allaient jamais à l’église. Mes parents étaient remplis d'amour et de bonne volonté, mais ils se chicanaient beaucoup et notre quartier n’était pas propice à élever des enfants.
Connaissez Dieu, connaissez la paix
Plus de Dieu, plus de paix
Nous n'avons pas donné la place à Dieu dans nos vies. Dans notre quartier, il y avait des gangs de rue, des motards, des suicides, et des meurtres et on faisait sauter des autos. Un garçon de dix ans de la maison derrière la nôtre avait poignardé à mort ses deux jeunes sœurs. L'angoisse que j'ai éprouvée a peut-être provoqué les troubles alimentaires qui se sont manifestés quand j'étais jeune. Je refusais de manger des journées à la fois. Mes amis ont pris du poids, mais je suis demeuré maigre. Ma soif de vie spirituelle non comblée s'est manifestée en besoin d'attention, À l'âge de cinq ans, j'ai imité Tiny Tim ("Tip Toe Through The Tulips" ). Tout le monde a ri et j'aimais l'attention. Toutefois, cette soif pour l'attention n’était pas bonne pour un enfant de ma taille. J'ai souvent été battu par d'autres garçons de mon quartier. Un d'entre eux – Robbie- a fracturé mon coude avec un bâton de hockey. Il visait ma tête! Quinze ans plus tard, j’écoutais la radio et j'ai appris que Robbie est entré dans une banque avec un fusil et il refusait de le déposer par terre quand la police est arrivée sur place. Il a été tué à coups de balles. Le chemin que nous suivons comme enfants a un effet profond sur nos vies comme adultes. Mon désir d'avoir de l'attention comme enfant m'a ensuite placé dans des situations qui ont presque coûté ma vie et mon âme.
Devant tout ce désordre, très jeune, j’ai développé des moyens de défense.
Mon arrière grand-père maternel était ministre de l’Église Unie. Un jour, ma grand-mère nous a donné des Bibles et c’est durant cette époque e que ma mère a commencé à me lire la Bible. J’aimais ça, mais je ne savais pas pourquoi. J’ai fréquenté une famille de religion catholique, les Hanlons, où j'ai gardé les enfants. Leur fille, Claire, était ma meilleure amie. Le crucifix sur un mur dans leur maison me fascinait.
L'absence de la spiritualité dans ma vie se manifestait en attirant l’attention. À l’âge de 5 ans, je chantais et je me réjouissais de voir les gens me porter attention. Toutefois, cette soif d’attention n’était pas bonne pour un enfant de mon âge. Je me faisais brutaliser par les tyrans du quartier. Un d'eux, Robbie, m'a fracturé le coude avec un bâton de hockey; il visait ma tête! Quinze ans plus tard, j'ai appris aux nouvelles à la radio que la police l'avait abattu quand il refusa de céder son arme par suite à un vol de banque. Nos choix durant notre enfance ont de fortes répercussions sur notre avenir adulte.
Mes grands frères ont acheté une guitare pour 12 $ et j’avais hâte de la jouer. La première fois que je l’ai prise, j’ai commencé à chanter. Tout le monde se regardait et se disait que j’étais bon. Je crois que Dieu m’a donné cette guitare pour m’aider. À partir de ce moment, la musique a été le centre de ma vie. Ma famille n’allait jamais à l’église.
En 5e année, j’ai vu des jeunes qui s’amusaient en volant des cerfs-volants. Je me suis acheté une corde de 3 000 pieds (plus d'un demi-mille). Mon cerf-volant volait plus haut que tous les autres, mais la corde n’était pas attachée à la poignée. Je suis arrivé au bout de la corde et le cerf-volant est monté dans le ciel. C’était une métaphore de ma vie : je me efforcé et j’ai tout perdu.
Je me souviens aussi d'être à la fin d'une queue de 15 ou de 20 bicyclettes. J’étais déterminé à doubler tous ces vélos. Avec beaucoup de gros coups de pédale, j'ai réussi à doubler cinq vélos, mais la circulation dans l'autre sens m'a forcé de retourner à ma position originale. Après cinq ou dix essais et après avoir déployé toutes mes énergies, un adulte m'a dit « Pourquoi ne recules-tu pas devant ce défi et ne profites-tu pas du soleil ? Va plutôt faire un tour de bicyclette et admire la nature ». Cette idée ne venait pas enjoliver ma vie. Participer sans essayer de gagner ne me disait rien, même si mes chances de gagner étaient nulles. Je n’étais jamais un bon joueur de hockey, de football et de base-ball, mais je voulais quand même me prouver.
Un jour, je suis passé devant une église en bicyclette juste avant la messe du dimanche. Tout le monde était bien vêtu. J'ai vu un de mes amis qui était en culottes courtes. Je me suis mis à me moquer de lui «Ha ! Ha ! Tu vas à l’église en culottes courtes ! » Il fit demi-tour et m'a répondu « Au moins je vais à l’église ». Les portes de l’église se sont fermées et je me suis retrouvé seul dans une rue déserte. (L'église est toujours là, photo à la droite, Paroisses Catholiques Romaines - Saint-Sébastien, 1000 rue Frances, Ottawa, ON)
Je suis devenu une personne de foi après ça, à ma façon. J'ai mémorisé toutes les paroles de la chanson Jesus Christ, Superstar. Je sais maintenant que ce n'est pas théologiquement orthodoxe, mais ça m'a enseigné un peu l'Évangile et le nom de Jésus ; c'était assez pour souffler de la vie dans mon âme. Je bondissais autour de la maison en chantant "what's the buzz, tell me what's a happening."
En plein milieu de la nuit, je me suis réveillé et il m’arriva d’avoir des nœuds dans l’estomac. Une nuit, quand j’avais dix ans, je me suis réveillé et j’ai vu par la fenêtre une croix bleue au-dessus de l’église. Ça brillait et il me semblait que cette lueur venait vers le toit de notre maison et entrait par la fenêtre de ma chambre. C’était merveilleux. Mon estomac s'est rétabli. Je crois que c’est ma première expérience spirituelle. C’est après ça que j’ai commencé à chanter le nom de Jésus. C’était une très courte chanson que je n’arrêtais pas de chanter, et ça rendait mes frères complètement fous.
Me voici à l'âge de dix ans au centième anniversaire de mon arrière grand-mère. Elle disait qu'elle a vécu si longtemps grâce au travail acharné à la ferme et à une vie saine―des valeurs que j'allais plus tard rejeter.
J’ai eu d’énormes problèmes à l’école publique et je me suis souvent retrouvé dans le corridor. Un jour, un professeur vint vers moi et me di « Hugh, tu es sensé suivre les règlements que tes professeurs t’enseignent, c’est le chemin que Jésus veut que tu suives ». Je l’ai regardé en le défiant et je lui ai dit « Je ne crois pas en Dieu ». Vous auriez dû voir son visage. Sans Dieu comme référence de moralité, un enfant est incontrôlable. L’année suivante, un autre professeur m’a donné la liberté de faire presque tout ce que je voulais. Cette année-là, j’ai gagné tous les concours académiques. Mais ce n’était pas une bonne chose parce qu'à partir de ce moment-là, je me suis dit que je vais faire mes propres règlements.
Dans ce temps-là, j’ai vu un film intitulé La guerre des mondes. Une scène ressemblait étrangement à ma vie d’enfant de 11 ans. Toute l’humanité était en train de disparaître. Les gens étaient entassés dans une église. Ils suppliaient et intercédaient auprès de Dieu de les sortir de cet enfer. Les murs de l’église se mirent à trembler et le toit commençait à s’écrouler. Et tout à coup, ce fut le silence. Après un temps, les gens sortirent en hésitant et ils s’aperçurent que tous les étrangers étaient morts. Une bactérie les avait tués. Une prière était entendue. Je n'aurais jamais deviné qu’un jour je m’entasserais dans une église par crainte que le monde me tombe dessus et que mes propres murs commencent à s’écrouler.
En 7e année, l’école avait interprété la pièce Joseph et l’étonnant manteau de couleur. Je n’avais jamais entendu parler de cette pièce de théâtre, mais l'enseignant de musique m'a demandé de chanter avec cinq filles qui dansaient et chantaient (doo wop) derrière moi devant une salle remplie d’environ 800 jeunes. C’était la première fois que j'ai reçu tant de flatterie et je savais que j’étais devenu accroché à la gloire. C’est dommage que je n’aie pas pensé aux mots de la Bible que je chantais.
Il semblait que chaque fois que je faisais quelque chose de mauvais, comme voler ou me battre, les choses seraient ratées. Je me suis emballé dans un combat dans la cage d'escaliers, l'une des rares bagarres où j'ai pris le dessus. Nous roulions sur le plancher. J'ai eu le gars coincé par terre, et je m'apprêtais à lui donner un coup de poing. Tout à coup, quelqu'un a ouvert la porte des escaliers qui m'a serré le doigt sous le bas de la porte. Lorsque la porte se referma lentement, elle m'a arraché l'ongle qui saignait abondamment. Voilà pour ma grande victoire. J'ai empaumé une montre du gymnase. Elle était un peu trop grande pour moi, donc j'ai essayé de l'ajuster avec mes dents. Une dent s'est ébréchée. J'ai finalement perdu la montre.
Un jour, j’étais dans un autobus scolaire avec une trompette toute neuve. Un élève me cracha dessus et un autre et encore un autre. Pendant dix minutes, un groupe d’enfants se mit à cracher sur moi. Je suis sorti de l’autobus rempli de crachats. Ma trompette toute neuve avait été la cause de ce comportement des élèves. Un jour, j’ai lu un roman Sa Majesté des mouches qui montre la fragilité de la civilisation. Dans ce livre, il y avait un enfant nommé Piggy qui a été battu et jeté en bas d’une colline par ses amis. Livrés à eux-mêmes, ces enfants ont commis des gestes d’une cruauté indescriptible. J’ai prié le Seigneur pour les jeunes enfants de notre monde actuel, car j’aurais pu subir moi-même cette humiliation. Mais cette humiliation me poussa à vouloir leur montrer qu'un jour je serais célèbre.
Ado Maniaque
À la puberté, j’ai fermé la porte à Dieu, exception faite d'une fille que j’avais rencontrée
dans un échange de bilinguisme et qui m’avait donné une croix. Je ne me souviens pas d'avoir fait quelque chose avec ça. J’avais découvert les filles, la musique, l’alcool et la marijuana. Après quelques années, j’ai remplacé la croix par mon signe du zodiaque, le capricorne.
Me voici à quatorze ans, juste avant que j'ai délaissé la croix.
J'étais maladroit, mais quand j’avais une guitare en main, j’étais complètement transformé. J’étais apprécié des étudiants de l'école secondaire que je fréquentais. Mes parents ont décidé de m’inscrire à des cours privés de musique pour étudier la guitare, le piano, la flûte et le chant. Mes professeurs m’ont inscrit dans des festivals de musique classique. J’ai commencé à enregistrer mes propres compositions. Je m’y exerçais environ cinq heures par jour dans la salle de musique de l'école la guitare, la flûte et le piano. C’était le refuge de ma vie de fou.
Photo : Un concours de jeunes talents
J’ai aussi passé beaucoup de temps dans les discothèques et j’ai commencé à devenir un excellent danseur. Devant ce succès, un jour, un gang m’a jeté dehors d’une discothèque et m’a frappé et fracturé le nez. Ce gang d’environ 20 adolescents avait décidé d’en finir avec moi. Je les ai évadé et je me suis caché dans un banc de neige. Ils ont filé devant moi à peine dix pieds sans me voir. Je ne pouvais pas croire qu'ils ne m'avaient pas déniché. J'ai resté caché—sanglant, la figure enflée et le nez cassé--dans la neige fraîche pendant deux heures. Même si je ne connaissais pas Dieu, Dieu me connaissait et m’a protégé. Après cet incident, un autre miracle : mes parents ont acheté une maison dans un quartier à l'autre bout de la ville et m’ont inscrit dans une autre école secondaire.
Montréal et Bahamas
À l’âge de 16 ans, ma mère me recommande de me trouver un emploi d'été. Mon frère, Gord, me conseille de jouer de la musique dans la rue avec l'étui à guitare ouvert pour recevoir des dons. C’était une excellente idée, d’autant plus que j'ai pu éviter du boulot conventionnel. J’ai commencé à gagner de l’argent. La flûte était l’instrument avec laquelle j’exprimais le mieux mes émotions.
Un jour, des gens m’ont amené à Kemptville, Ontario pour jouer avec leur groupe de musique. Mais quand je suis arrivé à Kemptville, j’ai constaté que ce n’était pas pour jouer de la musique qu'ils me voulaient là, mais pour m'évangéliser à leur façon. Je n’avais pas les moyens de revenir dans ma ville. Ils ont commencé à me parler de Jésus. Ils m’ont demandé combien de temps ça me prendrait pour créer une montre si je ne pouvais qu'agiter une chaudière de boulons et d'écrous. Je leur ai dit que je ne pourrais jamais fabriquer une montre comme ça. Ils m’ont répondu « Et toi non plus tu n'as pas pu être créé par pure chance ». Je leur ai répondu « La chose que je haïs dans la musique chrétienne est que toutes les chansons ne parlent que de Dieu ». Ils m’ont répondu que la musique populaire ne traite que de l’amour entre les êtres humains. Cette réponse m’a heurté. J’ai constaté que 95% de mes chansons avaient aussi comme sujet l’amour entre les êtres humains.
Pendant ce temps, mes parents étaient inquiets et ont téléphoné à mon oncle de Kemptville. Ils avaient entendu parler de ce groupe et disaient qu’ils faisaient partie d’une secte et qu’ils jouaient dans la rue pour attirer les jeunes dans leur secte. Mes parents ont parcouru 40 milles pour aller me chercher à Kemptville. Plusieurs années plus tard, je me suis rendu compte de la différence entre une secte et une confession chrétienne. La secte essaie de leurrer, de manipuler les gens faibles et vulnérables, de les faire adhérer à leur organisation pour ensuite contrôler leur vie. Une confession religieuse est un souffle de vie vers la vérité du message du Christ et nous laisse libres de partager notre foi sans moyen malhonnête. Il faut se méfier de ceux qui utilisent des moyens malhonnêtes au nom de Jésus pour se faire des adeptes de leur secte. Mais, je n’ai jamais oublié cette nuit étrange. D’une certaine façon, le Seigneur l’avait utilisée plus tard dans ma vie.
C'était dans les rues de ma ville que je me suis épanoui. J’avais appris un sens de spectacle. Un chanteur de langue française, Manuel Tadros de Montréal, m’a vu et m’a invité à me joindre à son groupe. Il était bien connu et jouait dans une grosse boîte à chansons Les Deux Pierrots. Il est devenu un chansonnier et un comédien connu au Québec. Il a écrit des chansons pour Roch Voisine et a joué dans plusieurs films, émissions de télévision et annonces publicitaires.
Les Deux Pierrots, un club de 1 500 personnes à Montréal. Je suis à la gauche (18 ans), un jeune Manuel Tadros est au centre. Claude Foisy est sur les touches. Les gens de Québec ont été de bons publics, car ils sautent et chantent avec les interprètes. Ce qui m'a vraiment attristé, c'est comment le christianisme au Québec est devenu tellement à l'écart, et la fréquentation de l'Église chez les jeunes a diminué à environ 7%. Oh Seigneur, versez votre Grâce sur le Québec.
C’est à ce moment-là que j’ai enregistré mon premier disque avec une petite compagnie d’Ottawa, Diana, dont le propriétaire était Ralph Mongeau. La grande vie commençait. J’ai eu un contrat comme soliste au Club Med de Paradise Island, Bahamas. Le sexe, l'alcool, la danse et la musique, c’était ma vie. J’avais 18 ans.
Club Med, Paradise Island aux Bahamas, 18 ans. La croix est révolue depuis longtemps de mon cou. Vinnie, qui était ma petite amie de ma ville natale d'Ottawa a pris cette photo. Elle était une jeune fille douce, mais dans mon ambition je l'ai quittée, qui lui faisait un mal immense. Un manque chasteté brise les cœurs. Aujourd'hui, elle est mariée à un homme merveilleux et ils ont un enfant.
New York, New York
Les mannequins des magazines de New York viennent l’hiver aux Bahamas. Je suis tombé amoureux d'une d’elles. Elle m’a invité à demeurer avec elle à New York. Un homme d’affaires a entendu son invitation et m’a dit « Tu vas rester deux semaines et après ça elle va te mettre à la porte ? » Je lui ai répondu « Non, je suis réellement amoureux ». Il m’a donné sa carte de visite et il m’a dit « Appelez-moi quand votre liaison sera terminée ». Je lui ai répondu que j’étais sincère dans mes sentiments envers elle, mais j’ai quand même gardé sa carte de visite.
Quand je suis arrivé à New York, j’attendais à la gare terminale avec ma guitare et mon sac de voyage comme un gars perdu et naïf de 19 ans. Tout à coup, je me suis rendu compte qu’il y avait deux Portoricains de chaque côté de moi. Ils m’ont demandé « D’où viens-tu et combien de temps vas-tu rester ici ? » J’avais déjà entendu parler de ce genre d’approche et je me surveillais pour ne pas perdre de vue ma guitare et mon sac. Un d’eux me dit « As-tu déjà entendu parler de Jésus le Seigneur ? Sais-tu que Jésus a donné sa vie pour nous sauver et tu peux avoir le salut si tu veux revivre avec Lui.» Je leur ai fait signe que je n’étais pas intéressé, mais j’étais soulagé qu’ils ne soient pas des agresseurs qui voulaient voler mes affaires. Je n’étais pas croyant, mais je ne voulais pas encore une fois que des gens me dictent ma vie comme chrétien. Deux jours après avoir aménagé avec la fille que j’avais rencontrée, j’ai communiqué avec l’homme d’affaires qui m’avait donné sa carte. La fille m’avait viré. Comment cet homme avait-il prévu ça ?
J’ai commencé à jouer dans les clubs de Greenwich Village comme Folk City. Des photos signées par Bob Dylan, Joni Mitchell et Paul Simon étaient affichées dans ces établissements et ils étaient mes idoles. J'avais des étoiles plein les yeux. J'étais convaincu que si j'étais célèbre comme eux, je serais comblé. Mais, pour moi, c’était de jouer dans le métro et dans les rues. Washington Square était bien amusant, mais c'était un endroit où il y avait beaucoup de musiciens de mon genre, sans argent. Je me suis fait voler par une fille que j'avais invitée chez moi. Ma vie d’impur commençait à me rattraper. Je pressentais que ma vie dissolue me coûterait cher.
J’ai quitté les rues du centre-ville et me suis dirigé vers le Central Park de New York, près de la 5e avenue, où demeurent les gens riches qui viennent le dimanche marcher et faire des pique-niques. Je jouais là-bas souvent, pour deux cents personnes et ça finissait toujours en fête. Ça me rapportait beaucoup d’argent et j’y suis resté environ deux ans. J'ai aussi joué de la guitare dans l'arrêt de métro sous l'édifice Citicorp. Un jour, un jeune homme qui me surveillait depuis environ 30 minutes, se dirigea vers moi et pendant une pause, il a dit qu’il aimait ce que je jouais. Je lui ai demandé s’il jouait de la musique. Il m’a répondu qu’il démarrait plutôt une carrière de comédien. Il demeurait de l’autre côté du pont, au New Jersey. Nous avons parlé ensemble du défi de réussir comme artiste à New York et il m’a remis son numéro de téléphone. Je n’ai pas porté attention à son nom et je n’ai jamais communiqué avec lui. Un an plus tard, le film Risky Business a pris l’affiche. Quand j’ai vu l’annonce du film, j’ai constaté que c’était l’homme qui m’avait donné son numéro de téléphone. Quand je suis arrivé chez moi, j’ai fouillé pour son numéro de téléphone et j'ai vu son nom : Tom Cruise. J’ai téléphoné à ce numéro, mais il n’y avait plus de service et je ne l’ai plus jamais revu ensuite. Je me suis dit « S’il peut avoir du succès, moi aussi je peux ». Je n’étais pas conscient que ça prend plus que la volonté et le travail pour réussir à New York.
Un jour, je suis entré dans une station de métro autour de Times Square. Dans le coin que je descendais l'escalier, il y avait un gars musulman qui propageait sa foi. Je pensais que quelqu'un dans un manteau blanc religieux serait un chercheur de la paix et je ressentais une solidarité avec lui parce que j'étais un pratiquant de yoga. Comme je l'ai regardé, il m'a jeté un regard noir pour une raison quelconque. Je l'ai dit, « Vous semblez tellement en colère. » Il a dit « Je peux enlever mon costume et te tabasser. » Je ne savais pas beaucoup sur l'Islam. J'ai pensé qu'il passait simplement une mauvaise journée. Pourtant, je crains qu'il semblât alors prêt à me battre. J'ai continué de marcher et je me dirigeai vers le métro.
La musique rap à Harlem
Une nuit, je me suis présenté à des cadres d'une compagnie de musique noire dans un restaurant McDonald près du Greenwich Village. Ils m’ont invité de les retrouver dans leur boîte de nuit Harlem World. Ils m’ont dit qu’ils aimaient le disque que j’avais enregistré au Canada. Ils m’ont dit « Demain, on est en studio d’enregistrement. Serais-tu intéressé de venir et composer quelques lignes pour nous ? » J’ai répondu « Oui, messieurs. »
À l’extérieur de la boîte de nuit qui était aussi le bureau de leur compagnie de disques, j’attendais l’autobus quand soudainement, quelqu’un se met le bras autour de mon cou ; je ne pouvais plus respirer. Je l’ai repoussé et je me suis rendu compte qu’il avait pris ma guitare, mon collier et mon argent. Je suis revenu dans la boîte de nuit et je leur ai dit «On m’a pris ma guitare !!!!!» Jack Taylor, le propriétaire du studio dit à un employé, « trouve celui qui lui a volé sa guitare. » Immédiatement, le monde du Harlem s’est mis à la recherche de la guitare et deux heures après, on m'a remis ma guitare.
Ils m’ont donné un emploi de producteur d’enregistrement de rap. Nous avons enregistré le chant Positive Life devLovebug Strarki dans le studio Platinum Factory en Bedford Sty, Brooklyn. Beaucoup d’historiens de rap disent que Lovebug était le premier rapper qui a utilisé la phrase « hip hop ». Cette phrase est devenue sa signature et Lovebug est maintenant devenu une légende urbaine sur la scène hip hop. Lovebug venait juste de sortir de prison et voulait faire une chanson concernant le côté positif de la vie, à la place de la drogue. Amen sur tout ça. Malheureusement, il n’a pas quitté les drogues, lui-même.
Je suis demeuré environ 18 mois avec cette compagnie, j’ai produit Jeckyl & Hide, the Harlem World Crew, Lady Smiley et plusieurs autres. J’entrais en studio vers 21h20 et en ressortais à 10h20 le lendemain matin. Plusieurs fois, j’ai dormi sur le plancher du studio. Je dormais n’importe où et je cherchais quelques minutes de sommeil pendant les longs jours de travail. Mais j’ai beaucoup appris durant ce temps.
Évidemment, le monde du Harlem est en majorité composé de gens noirs. Pendant un spectacle d’Eartha Kitt (Cat Woman) où j’étais l’opérateur de son, je suis monté sur scène pour faire des ajustements de son. J’ai soudainement constaté que j’étais très blanc et gauche devant mille noirs. J’ai sauté en bas de la scène très vite.
.
Cold Crush au monde de Harlem au début des années 80. Notez la boule disco sur la piste de danse.
Ci-dessus Hugh , à 20 ans. L'innocence est disparue.
Le milieu du Harlem est le milieu le plus actif que j’ai connu. On m’a enseigné le breakdance. La cocaïne et l’héroïne sont derrière toutes les portes closes et mes associés ont essayé de m’y introduire. Cependant, ces gars ont un cœur d’or. Ils reconnaissaient mon talent de danseur et le brio que j’ai appris dans le Harlem m’a amené à passer des auditions à Broadway.
Centre: Steve Négron. J'ai récemment entendu parler de Steve et je suis heureux de dire qu'il a changé sa vie et a trouvé le Seigneur Jésus. Devant: un jeune DJ "Master Maze." Malheureusement, il a choisi un chemin différent et est mort à 21 ans d'une balle mortelle. Seigneur, prends pitié.
Le Harlem World Crew (de gauche à droite) Son of Sam (Sam Blocker), DJ Kool D (Darryl Brown), Charlie Rock alias Charles Leake (Charlie m'a enseigné le boogie électrique – danse). Charlie est passé de la vie des boîtes de nuit ; il est allé au collège et est un consultant en informatique aujourd'hui. Il a récemment commencé à produire des concerts Rythm & Blues à New York avec quelques-uns des grands interprètes des années 70 comme The Spinners et The Sylistics. D'autres membres du Harlem World Crew sont Randy Sanders et Dr Jeckyl (Alonzo Brown) and Mr. Hyde, (Andrew Harrell, qui est devenu fondateur et PDG de Uptown Records et plus tard, le chef de Motown Records). Photo par Joe Conzo www.joeconzo.com
J’ai été admis et je n'aimais pas la musique rap. Je pensais que le rap est une mode passagère et ça ne durerait que quelques mois, un an au maximum. C’était en 1981 ! Je n’avais pas raison. Pas du tout. J’ai essayé de les convaincre de revenir à la musique B&B qui est aimée par plusieurs. J'ai dit, « tu peux prendre ta musique rap et la placer dans ton ... » Ils n’ont pas apprécié mes remarques et je me suis préparé à les quitter. Comme je m’apprêtais à partir pour prendre un taxi, plusieurs me regardaient. Je n’ai pas constaté que j’étais dans le Harlem et qu’il était 2h00 du matin. Je suis revenu dans le Club et je me suis excusé. On m’a dit que j’avais été chanceux de ne pas me faire attaquer. J’étais petit, mais j’avais une grande gueule. Je crois que Dieu me protégeait.
Je me souviens qu’il y avait dans le Harlem une maison avec une grosse croix sur le devant. C’était une église. J’étais impressionné par ça.
Pendant cette période, j’ai beaucoup travaillé à la production avec Jack Taylor et O.C. Tolbert. Les artistes blancs s’arrangent pour ne pas paraître riches et les noirs s’arrangent pour afficher des bijoux, chapeaux et vêtements. C’était la différence entre les hommes blancs et noirs. J’ai bien essayé de les imiter, mais ce n’était pas en moi. Mais je suis devenu un bien meilleur chanteur en leur compagnie.
J’ai rencontré un homme du nom de Russ Mason de Greenwich Village qui avait fait une parodie rap sur les blancs. Il était guide touristique pour le studio NBC et il produisait une émission Coast to Coast avec Tom Snyder. On a fait cette chanson sur NBC. Cette nuit-là, un chansonnier totalement inconnu Weird Al Yankovic a chanté son grand succès Another One Rides the Bus pendant le même programme. C’était le début de sa carrière.
Photo: Tom Bellino, Russ Mason, Hugh
Mes amis du Harlem m’ont vu jouer de la guitare à l’émission et étaient très fâchés que j’aie chanté une chanson qui se moquait de leur style musical sur le réseau NBC. Ils sont venus me chercher en camion et m’ont demandé des explications concernant mes relations avec monsieur Mason. Je ne pouvais rien dire et je me suis rendu compte que j’étais réellement en danger. Pendant que j’étais dans le camion, je leur ai demandé de me laisser sortir. À chaque question qu’on me posait, je ne pouvais pas répondre. J’avais terriblement peur. Finalement, il y a un qui a dit «Laissez-le partir ». C’était la fin de mes relations avec le monde du Harlem.
Quelques années plus tard, ils cherchaient un guitariste country et pensaient parce que j’étais blanc que j’étais l’homme qui leur fallait. J’ai dû leur prouver que ce n’était pas tous les hommes blancs qui peuvent jouer de la musique country. Mais j’étais content qu’ils aient fait appel à mes services. C’était un signe qu’ils ne m’avaient pas oublié et qu'ils m'avaient pardonné.
Un an après que j’ai laissé la compagnie Tayster/Rojac Records, O.C. qui finalement avait produit la grande chanson qui est devenue très populaire I've Got It. Ils allaient devenir une des plus grandes formations de chanteurs R&B des années 1980.
J’ai appris de la mort de Jack Taylor quelques années plus tard après un long combat contre la cocaïne. Le Club Harlem a fermé ses portes en 1985 et une page d'histoire était tournée. J’ai prié pour que Jack Taylor trouve le Seigneur avant de mourir. Je prie toujours pour toi, Jack.
O.C. Tolbert est déménagé à Détroit. Il s’est tourné vers Jésus vers la fin des années 1980. Il avait mis de l’ordre dans sa vie et était devenu un révérend chanteur. En 1995, il donnait un gros spectacle et en entrant sur scène, il a eu une crise cardiaque et il en est mort. La dernière chanson qu’il a chantée est Heaven Bound. C’était réalisé par Bob Dennis qui était responsable de toutes les productions techniques de Motown dans les années 1960. Le refrain est :
I'm going up to Heaven
I'm going to sing and shout
Be nobody there to put me out
'Cause I am heaven bound
Je monte au ciel
Je chanterai et crier
Personne de me mettrai à la porte
Car je suis destiné au ciel
Un jour, nous chanterons ensemble de la musique style soul au ciel et là, je serai capable de chanter comme toi.
Frôler la Mort
On dit «Le Seigneur prend soin des fous et des alcooliques ». C’est certain qu’il a pris soin de moi. Un soir de 1982, je chantais avec ma guitare dans le métro et les affaires avaient été bonnes, j’avais récolté environ 80 $. Il était 22 h, j’ai pris le métro pour rentrer à la maison. J’étais seul dans le wagon. Trois jeunes entrent dans le wagon et deux s’installent de chaque côté de moi et l’autre en avant. Ils se regardaient. J’avais un mauvais pressentiment. Je mets ma guitare très près de moi, mais ça devenait clair pour moi que ce n’était pas bon et je surveillais mon sac. Au prochain arrêt, un Portoricain avec un béret rouge entra dans le wagon. C’était mon ange gardien. Les Anges Gardiens sont un groupe de jeunes qui a pour travail de protéger les passagers du métro. Les jeunes qui étaient assis à côté de moi se sont levés. Un d’eux m'a donné un coup sur la tête et m’a dit « Tu es chanceux ».
Alors que j’avais marché près d'un coin de rue, un autobus a passé très de moi et m’a touché les cheveux et ma veste. J’étais étourdi et je suis sûr que j’ai frôlé la mort.
Un jour, un jeune m’accrocha par le bras et me demanda de l’argent. Je l’ai poussé et j’avais constaté que sept jeunes étaient derrière moi. J’ai couru pour me diriger vers le métro. J’étais certain qu’ils voulaient m’attraper. En tournant le coin, un policier était planté là-bas. Quand ces jeunes ont vu le policier, ils se sont enfuis. Pourquoi Dieu m'a protégé pendant que je ne croyais pas en lui ? Je ne sais pas.
Le premier Avortement
Je n’ai jamais compris que le sexe qui était ordonné par Dieu était sacré, comme un cadeau donné aux humains pour engager leur vie. J’ai toujours trouvé que le sexe était un élan de plaisir, une attraction quand quelqu’un vous plait. J’étais sorti avec une fille que j’avais rencontrée dans le Central Park. Devant une grossesse non désirée, je l’ai aidée à subir un avortement, ce qui l’a vraiment affecté. Mais nous étions certains que la venue d’un bébé n’était pas une bonne chose pour nous deux, car elle était étudiante à l’American Music & Dramatic Academy et moi je n’étais pas encore au sommet de la gloire. Nous rêvions tous les deux de réussir. Mais l’avortement l’affectait réellement. Elle a toujours été profondément attristée d’avoir perdu cet enfant. Aujourd’hui, elle est mariée et a un enfant avec un mari célèbre qui est dans le Rock & Roll Hall of Fame.
Broadway et Hollywood
Mes colocataires étaient des acteurs. Dans le journal le Village Voice il y avait une annonce où on cherchait des chanteurs et des musiciens pour un spectacle de Broadway. Je me suis présenté pour une audition et j’ai attendu en ligne pendant plusieurs heures avec plus de 2 000 prétendants. Quand mon tour est venu, j’avais environ deux minutes pour faire mes deux numéros. J’ai chanté une ballade très douce et après ça j'ai explosé dans un numéro de rock où j'ai dansé. Ils m’ont demandé de ne pas quitter la ville. Au bout de six semaines, ils ont communiqué avec moi et j’étais accepté de faire le spectacle à Broadway dans lequel il y avait les rôles de Mick Jagger, Sting, Alice Cooper, Procol Harem et Crewcuts. Aussi, je jouais de la guitare, de la flûte et de la trompette dans le spectacle. J’avais 21 ans et j’étais le plus jeune de la troupe à Broadway.
Durant les trois années qui ont suivi, j’étais dans le centre du monde des célébrités. J’ai travaillé avec Robert Downey Jr., Christopher Lloyd et l’étoile de Broadway Liz Calloway, ainsi que Jimmy Haslip des Yellowjackets et Gary Katz de la formation Steely Dan. J’ai été en tournée avec le spectacle de Broadway Cats , j’ai été co-vedette dans des films de Paramount, Columbia et ABC TV, j’ai paru dans la publicité pour Nitendo et Levis, j’ai produit de la musique pour CBS et j’étais mis en vedette dans Billboard Magazine. J’assistais à toutes les grandes soirées à New York et j’étais entouré des gens de grande renommée qui s’adonnaient à l’alcool et à la drogue. Les agents de sélection de joueurs me disaient «Tu vas devenir une grande vedette» et je les croyais.
Je faisais partie d'un spectacle Off-Broadway. J’étais dans le rôle d'un jeune qui essayait, comme chrétien, d’évangéliser une fille dans ce milieu. C’était ironique que dans ce spectacle j'aie eu le rôle où je veuille évangéliser, car j’étais en réalité un athée. Dans la pièce, cette fille rejetait mon évangélisation. Elle disait que j’étais fou. Dans l'histoire cette fille a tout fait pour devenir une vedette à Hollywood. Malheureusement, elle s’est suicidée devant son échec. C’est comme ça que sa vie s’est terminée. Elle n’avait pas compris le message. Et dans la vie réelle, j'ai fait la même chose qu'elle, sauf que par la grâce de Dieu, avant de mourir, Jésus m'a donné la vie.
C'est moi (Hugh ) jouant le rôle de Mick Jagger dans un spectacle intitulé "Rock & Roll: les 5 000 premières années" au Théâtre Broadway St. James. À côté de moi est Karen Mankes, qui a connu beaucoup de succès dans la série de films Police Academy.
J'étais récemment à New York et j’ai pris cette photo de Times Square (au coin de la salle où j'ai jouée). C'était bizarre d'être là 25 ans plus tard. Il me semble une autre vie.
Tout allait très vite. J’allais dans tous les rassemblements des jeunes élites. À une fête chez le producteur des Pointer Sisters, des jeunes étaient présents et nous avons pris du temps pour jaser. Je n’étais pas conscient à qui je parlais. Après leur départ, des invités se sont tournés vers moi et m’ont dit, tu parlais avec Paul Stanley et Gene Simmons du groupe KISS. Ils ne s’étaient pas identifiés.
J’ai joué avec de très bons musiciens. J’ai joué avec le groupe Invisible Pedestrian. On était produit par Gary Katz (Steely Dan, Diana Ross, Joe Cocker) et notre bassiste était Jimmy Haslip. Malheureusement, nous avions tous des problèmes, sauf Jimmy. C’était une excellente personne. Lors de la pause, il pratiquait dans son coin de très belles mélodies douces. Je lui disais, « c’est très beau. Qui a composé ces mélodies ? » Il répondait, « c’est moi ». Il a ensuite formé un groupe du nom de Yellow Jackets et a gagné cinq Grammy Awards dans la catégorie jazz. Je regrette de ne t’avoir jamais compris, Jimmy.
Tout était merveilleux, sauf une chose. Tout était vide de sens. Un vide dans lequel j’étais tombé. J’avais dressé une liste de tout ce que j'aurais voulu avoir : me produire sur Broadway, avoir les plus belles femmes, faire beaucoup d’argent, etc. Même que j'avais coché chaque article sur la liste, je me suis senti encore malheureux. Ça m'a déconcerté. Tout ce que je touchais se convertissait en or, mais ce n’était pas assez. Il y avait un trou en moi. J’essayais de combler ce vide par de plus en plus de succès. J’essayais de combler ce vide par le sexe. J’ai essayé la cocaïne, l’alcool et j’ai fait la fête. Je n’avais pas saisi que ce trou était la soif de Dieu.
Un an après qu’a eu lieu l’avortement, je passais une audition à Broadway pour le spectacle appelé Baby et dans l'intrigue il y avait trois couples où les femmes étaient enceintes avec leurs enfants. C’était la seule pièce jamais jouée sur Broadway qui avait touché sur des circonstances de grossesses. C’était le début pour la comédienne Liz Calloway qui est maintenant une vedette. J’ai maintenant compris que mon subconscient ne m’avait pas permis de jouer ce rôle. Après trois jours de répétition, j’ai quitté Baby pour la série de télévision Flashdance à NBC. Cette série de NBC a été annulée. Todd Graff qui m’avait remplacé dans Baby a eu une nomination pour un Tony Award dans le rôle que j’avais laissé. Il est devenu un excellent écrivain et un très bon directeur aujourd’hui. C’était ironique qu’après l’avortement, je passe une audition pour un rôle de père dans un spectacle appelé Baby. C'est bizarre qu'après l'avortement j'aie eu le rôle d'un jeune père d’un enfant dans le ventre maternel et que j’aie quitté la pièce à la poursuite de plus de gloire, dans une série de télévision qui, au fond, n’était rien.
J’ai déménagé sur la 14e avenue, dans un appartement avec un acteur. Il me disait qu’il voulait faire des rénovations pour améliorer l’appartement. Je trouvais que c’était une bonne idée. Deux jours après que je suis arrivé dans l’appartement, il est allé avec ses amis à la discothèque Studio 54 un vendredi soir de jazz. Quand il est revenu de sa soirée, j’avais démoli un mur. L’appartement était un désastre. Je lui ai dit que je commençais des rénovations. Il m'a dit « il est vendredi soir à une heure du matin ». Il était en état de choc. Après plusieurs mois, j’en avais fait un très joli appartement, mais quatre mois plus tard j'ai quitté cet endroit. C’est l’histoire de ma vie. J’ai déménagé 23 fois en 4 ans.
Un autre avortement et le début de ma descente aux enfers
Je n’avais pas appris ma leçon. Peu de temps après, j’ai rencontré une demoiselle qui était médecin généraliste (M.D.) et excellente danseuse dans une troupe bien connue. Elle dansait à New York l’automne, le printemps et l’hiver ; l’été, elle pratiquait la médecine à Montréal. J’étais très fier d’elle. Une nuit, elle m’informe qu’elle est enceinte, malgré qu’elle prenait la pilule. Je lui ai dit que ce n’était pas le moment d’avoir un enfant, car nous étions tous les deux à bâtir nos carrières. Nous ne voulions pas cet enfant.
Bien qu’elle veuille aussi se faire avorter, au moment où elle était sur la table d’opération, le médecin a utilisé un appareil à succion pour enlever les parties du corps du fœtus, elle a eu une réaction « Remettez ça à l’intérieur ». Cela l’avait complètement dévastée. Tous ses cours de médecine, tout son talent comme danseuse ne pouvaient combler ce vide. Elle ne pouvait pas nier qu'elle était une mère. Elle savait qu'elle avait commis une grave faute. Comme beaucoup des couples qui vivent un avortement, nous nous sommes séparés.
J’ai composé une chanson inspirée pas cette expérience :
Toi et moi
avons tué cette semence
qui était plantée dans nos âmes
maintenant, il y a seulement toi
il y a seulement moi
et le souvenir de notre monde
nous avions tout et l'a regardé s'envoler
de là, et où il va
nous n'avons pas la moindre idée
nous ne pouvons rien
Je crois que le sujet de cette chanson était l'enfant, même que j'ai pensé que c'était une chanson qui parle de notre relation...il était plutôt du bébé. Le vide que je ressentais s’exprimait dans cette chanson. J’étais dans la noirceur complète. J’ai appris que d’autres couples, après l'avortement, sombrent dans la dépression.
J’étais dans la tournée nationale du spectacle Cats. Mais, j’avais perdu 15 livres à cause de la boulimie, la cocaïne et d'autres problèmes. Je ressemblais à un tas de merde, à un diable. Je suis tombé dans un désordre de santé total, l’anorexie. Je suis tombé très malade de la gorge. Le docteur m’a conseillé de ne pas chanter, ni parler pendant trois semaines. Je n’étais pas conscient de ce qui m’arrivait. Je lui ai dit « Aye, je chante devant 10 000 personnes, je gagne 80 000$ par année. Je ne peux pas arrêter de chanter ». Il m’a répondu, « Fais ce que tu veux » et j’ai continué à chanter.
J’ai complètement gâché ma voix et j’ai perdu le spectacle. J’ai perdu ma carrière et je n’ai pas pu parler durant trois ans. Je communiquais avec un crayon et du papier. J’avais 24 ans. L’avortement, la chose que j’avais utilisée pour protéger ma carrière l’avait détruite. J'ai fait une dépression. J’étais seul avec mes pensées misérables, inconsolable. Je ne pouvais parler que dix minutes par jour.
Je marchais à travers le Times Square et soudain j’ai entendu une voix derrière moi. C’était un jeune homme qui me disait « Laisse rentrer Dieu dans ta vie, tu ne peux pas fermer les portes quand les murs sont en train de tomber ». Je me suis retourné vers la foule. Je ne sais pas qui m’avait parlé. Je n’ai jamais oublié ces mots.
Un matin, j’étais assis en train de prendre un café sur la 72e rue à Broadway. Je n’avais pas de voix et j’étais dans un état pitoyable. Tout à coup, la prière Notre Père me vient à l'esprit. Je n’avais pas récité de prière depuis ma 5e année au début de chaque journée d’école. Je me souvenais seulement d’une phrase et j’avais oublié le reste. Mais au bout d’une heure, je suis arrivé à l’écrire sur ma serviette et j’étais surpris par cette sagesse et cette profondeur. «Oh ! Seigneur, pardonne notre culture qui a interdit les prières dans nos écoles ».
J’ai flâné autour de New York pendant neuf mois avec l’espérance que ma voix se guérisse. Mais ma carrière était finie. J’en avais assez de l’alcool, de la drogue et de la fausseté. Pendant ce temps, j’ai commencé à chercher des réponses sur le sens de la vie. J’ai fréquenté les milieux spirituels du Nouvel Âge à San Francisco, Boston, Connecticut, etc. Plusieurs de ces milieux avaient des caractéristiques de sectes. J’ai commencé à lire le livre de Shirley MacLaine Out on a Limb. J'étais engagé avec beaucoup d'organisations « spirituelles ». J’ai dépensé presque tout mon argent dans ces organisations. C'était toujours la même histoire. J’entrais dans un groupe. Je leur donnais presque toute ma vie lorsque quelques circonstances étranges me tiraient dans une autre direction. Je quitterais une organisation du Nouvel Âge et j’en trouverais une autre. Dieu est patient.
Jésus m'a appelé, mais je l'ai laissé partir
Un jour, je marchais près de mon appartement au Madison Square Garden. Il y avait plusieurs autobus avec des noirs très bien habillés. Mes souvenirs du Harlem me vinrent à l'esprit. J’ai écrit à l’un d’eux un mot sur une tablette (je ne pouvais pas parler), « qu’est-ce qu’il y a ? » L’homme m’a répondu « Viens et tu trouveras ».
À l’intérieur, j’étais le seul blanc. Et la musique commença. C’était très vivant. Un homme a commencé à prier. C’était un appel pour que je change de vie. Je me suis levé. Deux hommes noirs m’ont pris par la poitrine et ont dit « Pousse un cri vers Dieu ».Ils ont dit « Hurle, mon frère! » mais je n’avais pas de voix. Une vieille femme noire est venue vers moi avec des larmes aux yeux. Elle a dit « Maintenant, lis la Bible. N’arrête jamais. Va à l’église. Que Dieu te bénisse, mon fils ». Je suis rentré chez moi très touché par ce que je venais de vivre. Mais je n’ai pas touché à la Bible et je ne suis pas allé à l’église. Maintenant, je comprends combien il est important de se joindre à une communauté chrétienne en présence de l’Esprit Saint.
Circonstance Tragique
Dans la même période de temps, mon neveu de 20 mois, Andrew, fut battu par sa gardienne qui a eu une sentence de prison de cinq ans pour un meurtre au deuxième degré. Ce meurtre a fait la manchette de tous les journaux et le procès a été rendu public.
Une nuit, durant le procès, vers 3 h, je me suis réveillé en criant et en me demandant ce que Dieu faisait dans cette situation. Je me suis demandé pourquoi je me trouvais dans de telles circonstances. J’ai écrit dans mon journal « Dieu n’est pas juste, pourquoi je suis dans cette situation, je n’ai pas tué ce bébé ».
Soudainement, ma main s’est mise à écrire toute seule. Comme je regardais mes mains, je ne savais ce que j’avais écrit jusqu’à la fin. Quand j’ai levé mes mains du papier, j’avais écrit :
Tu as tué des bébés !
J'ai finalement découvert que les avortements que j’avais achetés d'un assassin à gage que l'on appelle un médecin étaient des meurtres et que Dieu voyait ces avortements avec la même sévérité que le meurtre de mon neveu aux mains de sa gardienne. Dieu m’avait montré que le fœtus était un bébé et qu’il aimait tous les enfants, y inclut ceux qui ne sont pas nés. Oh! Mon Dieu, pardonne-moi.
Retour à Ottawa
Après que j’avais perdu la voix, je suis retourné auprès de mes parents pour récupérer ma voix et les aider à supporter cette épreuve de la perte de leur petit fils Andrew. Mon grand-père, qui avait été un fermier, m’a hébergé chez lui. Il avait 90 ans et j’étais censé prendre soin de lui. La communication n’était pas facile. Je n'ai pas eu beaucoup de voix et il était malentendant. Il se levait à 6 h quand moi j’allais me coucher. Il me disait qu'il fallait prendre le déjeuner, le dîner et le souper à des heures raisonnables plutôt qu'à 2 h. Il n’a jamais pris d’alcool.
J’ai commencé à pratiquer la musique dans la maison de mon grand-père. J’ai eu comme excuse qu’il était presque sourd, mais je n’avais pas pensé que la batterie faisait vibrer toute la maison. Il était très tolérant. Je l'aimais beaucoup. Dans ce temps-là, je pouvais parler environ 30 minutes par jour. Il est un adepte de l’Église Unie. Un prédicateur demeurait dans une maison près de la nôtre. Mon grand-père a dit que le prédicateur buvait trop. Mais, comme mon grand-père était à la fin de sa vie, je l’ai vu se fier de plus en plus sur Jésus. Cela m’impressionnait, mais je suis resté dans le Nouvel Âge. J'ai passé deux ans dans l'unnivers gai.
À l'intérieur de la communauté gay
Pendant ce temps, notre médecin, qui avait été notre médecin de famille depuis que je suis un enfant, me conseillait. J'ai eu des questions sur les producteurs et réalisateurs gay qui me draguaient à New York et sur quelques expériences de transsexuels. Mon médecin m'a dit qu'il serait sain pour explorer la communauté gay. Il m'a envoyé à une session d'autodéclaration gay. Au début, c'était très libérateur. Je me suis lancé dans la vie politique des campagnes de lettres, m'exprimant sur les droits des homosexuels. Les gens du Nouvel Âge que je fréquentais étaient tout à fait tolérants de la sexualité gay...et de toutes sexualités. Ils ont dit "nous sommes des êtres sexuels et notre nature sexuelle a besoin de s'exprimer." Ils ont aimé le Nouvel Âge car ce mouvement n'a fait aucune exigence morale sur eux. Ils ont dit que chacun de nous a une « boussole morale » et que nous devions tous suivre notre propre « vérité ». Ils ne mentionnent pas Dieu. L'esprit humain a une capacité quasi illimitée d'auto-justification.
Les 18 prochains mois ont été une catastrophe qui a alimenté mon trouble alimentaire, qui à son tour a aggravé mes problèmes vocaux. Je me bourrais et je vomissais jusqu'à six fois par jour. Plus j'essayais d'identifier avec la communauté gay le pire que c’était. Le coup final a été quand notre médecin de famille m'a demandé de sortir sur une soirée, même si il était marié avec des enfants. J'ai arrêté de le voir. Il m'a carrément gâché.
Pendant ce processus d'autodéclaration gay, j'ai trouvé que les personnes d’attraction même-sexe se retrouvent dans la communauté gay parce qu'ils se sentent bien accueillis là. Mais il y a un sentiment dans la communauté gay que si quelqu'un choisit l'abstinence, ils sont dans la dénégation. La réponse de la communauté gay aux questions sexuelles est presque toujours le sexe qui, je pense, est exactement la mauvaise réponse. Je pense qu'il y a une sorte de dénégation encore pire que de ne pas s'autodéclarer gay, et c’est la négation de l'appel de Dieu, sur toutes les personnes, à la chasteté.
Un retour à Montréal
Je voulais aller rencontrer à Montréal le fameux Gourou du Yoga pour qu'il me donne un nouveau nom comme Sri Baba. J’étais prêt à tout abandonner et déménager à Yogaville, en Virginie. J’ai pris l’autobus pour Montréal. Mais, je m’étais égaré à Montréal. Je suis descendu de l’autobus. J’ai regardé en haut et j’ai vu une église. C’était l’Oratoire Saint-Joseph. C’était grand et majestueux.
Je me suis dirigé à l’église et j’ai découvert que des femmes posaient leurs mains sur les pieds de Jésus. J’étais impressionné et je me suis dit «Ces femmes ont la foi. L’église n’est sûrement pas remplie d’hypocrites. » C’était mon attitude avant de voir ces femmes. J'ai marché autour de la tombe de Frère André, et j'étais touché. Je suis monté au troisième étage où les lumières étaient éteintes, l’église était vide. Il y avait juste une lumière qui éclairait la croix. J’étais seul avec le Seigneur. C’était juste Lui et moi. Je me suis prosterné et j’ai dit :
Mon Dieu, je ne Te connais pas, mais je suis ici,
voulant changer de nom, laisser ma famille et joindre une secte.
Veux-Tu, s’il-Te-plait, entrer dans ma vie ?
Prends mon cœur, prends ma santé, prends ma vie,
prends tout ce que Tu veux de moi. Je suis à Toi.
Je me suis réveillé. J’ai perdu tout intérêt pour le Gourou et la secte à laquelle je voulais me joindre. J’étais habité par l’Esprit Saint. Le Nouvel Âge était parti. Merci mon Dieu. Je suis devenu un nouvel homme, et je suis sorti de l’oratoire comme un homme nouveau – un homme en Christ. Un chrétien.
Je quitte la musique
Je suis revenu à Ottawa. Je sentais que Dieu voulait que je quitte la musique complètement. C’était terrifiant, parce que sans la musique je ne savais pas qui j’étais. J’ai demandé à Dieu de m’aider à prendre une décision. J’ai fermé mon studio d’enregistrement et tout vendu : guitare, flûte, équipement de son, etc. J’ai détruit des centaines d’heures d’enregistrement, incluant toute la musique de style soul, dix ans de travail, irremplaçables enregistrements de mes compositions. Je suis parti pour travailler au salaire minimum dans un local d'une œuvre charitable. Tous les matins, je m’agenouillais devant l’église à 5 h.
Quand j’y pense, c’est un des plus beaux moments de ma vie. Cependant, comme le philosophe Kierkegaard l’explique, c’était le prix à payer d’avoir pris une décision absurde pour plaire à Dieu. Quelques fois quand nous suivons Dieu ça semble d'être fou. Nous faisons marche arrière avec peur et effroi (Mar 5,33; 2 Co 7,15; Phil 2,12). Abraham n’a pas été épargné d’avoir peur de regarder dans les yeux d’Isaac quand il levait le couteau au-dessus de lui (Gen 22,1-19). Marie n’a pas été épargnée de la non-compréhension de Joseph (avant que l'ange l'aie visité dans un songe--Mat 1’24). Les apôtres n’étaient pas épargnés de la crainte de leur loyauté comme chrétiens. Non plus, la décision de Dieu, comme Kierkegaard l’explique est que, « plus tu es devant l’absolue, moins tu es compris du monde entier ».
Mais j’avais commis une erreur. J’avais coupé les liens avec ma famille et je ne suis pas allé chercher l’aide de ma famille. C’était comme s’ils étaient complètement sortis de ma pensée et de ma vie. J'avais peur de perdre ma nouvelle vie chrétienne, que ma famille n'a pas respectée. Ils étaient des athées.
Un soir, j’avais accidentellement fermé à clef la porte extérieure de ma maison et je me suis retrouvé sur le trottoir. J’ai fait le tour du quartier pensant à ce que je pouvais faire. J’ai frappé à la porte du presbytère Sainte-Mary. Le Père Bob Bedard m’a ouvert la porte. Il m’a regardé et il m’a dit « Pauvre garçon, viens avec moi ». Je crois que je paraissais malsain. Il m’a hébergé durant trois nuits. Il m’a donné à manger et a parlé avec moi. Quand je lui ai raconté mon passage à Montréal et comment j’avais tout laissé pour suivre Jésus, il a constaté que j’étais un nouveau chrétien et que j’avais besoin de direction. Nous nous sommes mis à prier et j’ai commencé à être un apôtre du Christ. J’ai commencé à assister à la messe catholique en 1989, à réciter le rosaire tous les jours à partir de 1990, et je suis devenu catholique en 1995. Je ne pensais pas que je jouerais encore de la musique.
Je suis retourné aux études à l’université, diplômé en 2000 (B. Com, Magna Cum Laude--ce qui m'a surpris--un musicien fort dans l'hémisphère droit) et j'ai commencé à travailler avec des personnes handicapées. J'étais dans la lumière et je restais près du Christ. Mon histoire de dix ans loin de la musique m’avait amené vers une autre carrière et je fais l’enseignement de l'informatique pour les gens handicapés. Ils souffrent de la cécité physique . Mais je souffrais de la cécité spirituelle avant de trouver Jésus.
Jésus me rappelle à la musique
En 1998, j’assistais à une retraite de Cursillo. Le thème de l’enseignement était: «L’amour est le centre dans la vie d’un chrétien ». Le prédicateur a dit « Je crois que chaque personne peut créer elle-même sa façon d’exprimer ce message, de manière artistique ». Cette phrase m’avait interpellé. Au même moment, j’ai vu une guitare.
Je n’avais pas touché à un instrument de musique depuis dix ans. J’ai commencé à jouer et à chanter et je me suis servi des mots que le prédicateur avait utilisés dans son enseignement. Une autre personne a commencé à chanter avec moi et une merveilleuse chanson était créée : Love at the Centre (¨L’amour est au centre¨). C’est devenu le thème de la fin de semaine. Ma voix était devenue belle et claire. Ce grand moment dans ma vie était plus beau que celui que j’avais vécu la soirée de l'ouverture à Broadway. Je sais maintenant pourquoi. Je chantais pour Dieu, pour Jésus.
Voici mes camarades du Cursillo des hommes en avril 1998 où Dieu m'a redonné la musique. Des centaines de personnes priaient pour nous. Beaucoup d'entre nous avaient des miracles. Je suis le troisième à partir de la gauche dans la rangée du bas.
J'ai prié, «Dieu, je veux enregistrer cette chanson, mais je n’ai pas d’argent, pas d’instruments de musique, pas de studio d’enregistrement.» Quelques jours plus tard, je marchais j'ai vu un gars. Il m'a dit Hugh ? J’ai répondu OUI ? Vous m’avez produit durant les années 1980. Vous m’avez tellement inspiré par votre production que j’ai acheté pour 10,000$ de matériel, flûte, etc. Je suis maintenant avocat, et je n’ai pas beaucoup de temps. Voulez-vous m’emprunter ma flûte et mon équipement ? Je suis tombé bouche bée et j’ai accepté. Plus tard, une autre personne m’a dit «J’ai une guitare électrique et un amplificateur dont je ne me sers pas, veux-tu les apporter avec toi ? J’étais sur le plancher et j’ai répondu OUI ! Une femme, à l’Église, est venue vers moi et m’a dit «Ma mère est morte et je lui avais offert un piano électrique de 1,200$. Est-ce ce que tu le veux ?» En dedans de quelques semaines, ma chambre était remplie de tous les instruments de musique et j’ai enregistré ma première chanson chrétienne. Amen.
Le miracle du retour de la Flûte
Mais il y avait quelque chose d’étrange. Le jour où j’ai reçu tous les instruments de musique, c’était un Vendredi Saint. En sortant de la douche, je me rendis compte que la porte de mon appartement maison était ouverte et que la flûte avait disparu. Je me suis mis à la chercher partout dans l'appartement, mais je ne l’ai pas trouvée. Je me suis dit, «Mon Dieu, je me suis fait voler !». J’ai appelé la police et ils m’ont dit «Va voir dans les magasins de musique où ils vendent des instruments d'occasion ». J’ai passé une partie de la journée à faire tous ces endroits, mais pas de chance. La dernière place que j’ai faite, le propriétaire me dit « Êtes-vous Hugh ? Vous êtes venu ici il y a dix ans, et vous m’avez laissé votre flûte en consigne et vous n’êtes jamais revenu la chercher ». Le propriétaire me l’a donnée.
Le lendemain, c’était Pâques. Pâques est le jour de la résurrection de Jésus. J’ouvre un tiroir pour prendre mes vêtements et je trouve la flûte qui avait disparu. Pourtant, j’étais certain que j’avais regardé là. Le Seigneur m’avait joué un tour alors que je croyais que je m’étais fait voler.
C'est moi avec ma flûte retrouvée. La photo a été prise lors d'un voyage missionnaire récent à Guam. Notez le pli dans sa construction. Je la joue comme une clarinette. (Photo: Dwayne Sanchez)
Ottawa jouit du poste de radio CHRI-FM (99.1) la plus grande station de radio chrétienne au Canada avec une cote d’écoute de plus de 32 000. Je me suis rendu à cette station de radio et je leur ai dit « J’ai enregistré cette chanson chez moi, mais étant donné que je n’ai pas chanté ni joué depuis dix ans, je ne sais pas si c’est bon ». On m’a dit que c’était très bon et ils l’ont mise dans leur palmarès. D’autres stations radiophoniques ont mis la chanson dans leur répertoire et la musique venait de renaître pour moi.
Un jour, je suis retourné à CHRI-FM, et le producteur m’a demandé de lire une annonce publicitaire. C’était la première fois que je faisais ça. J’ai pris le texte et je me suis mis à lire :
Noël est amour, Noël est famille. Soyez près de votre famille pendant Noël.
Je suis resté bouche bée. Je n’avais pas parlé à ma famille depuis dix ans. J’ai compris que c’était un signe de Dieu. J’ai appelé mes parents et je leur ai demandé si je pouvais me joindre à eux pour Noël. Ils m’ont répondu « Absolument! » J’ai frappé à la porte et c’est ma nièce et mon neveu qui m’ont ouvert la porte. Ils avaient grandi. Ils m’ont donné une carte sur laquelle était inscrit « Joyeux Noël, Oncle Hugh » et chacun avait écrit un mot personnel. L’émotion était à son comble et j’ai cru que j’allais éclater. Ils m’ont accueilli les bras ouverts. Dieu est étonnant. Dieu nous voulait comme famille.
Je suis libre de toute drogue, de l'alcool, du sexe illicite, de la pornographie et de tout le reste de ces abus pendant de nombreuses années. Je m'abstiens même du café et du sucre ! Je suis les enseignements moraux du Magistère enseignés par l'Église et dans la Parole de Dieu. Je fréquente la messe quotidienne, je prie le chapelet et je récite la Liturgie des heures.
Durant l'été 2007, j'ai rencontré une femme très spéciale. Kirsten était une missionnaire de prière à temps complet avec la Maison nationale de la prière qui prie pour notre gouvernement. Je n'ai jamais pensé que je pourrais vivre cette forme d'amour. Nous nous sommes mariés le 1er janvier 2011. Je donnerais ma vie pour toi, Kirsten, et je t'aime sans mesure, hors du temps et l'espace et au-delà ma finitude. Je veux passer ma vie avec toi et toi seule.
Kirsten
Kirsten et Hugh
Photo de Kirsten par Hugh
Photo de Hugh & Kirsten par Laverne Kundert
Ces jours-ci, notre objectif est de devenir "radicalement modérés". Je travaille avec des technologies pour les personnes handicapées. Kirsten travaille au siège de l'organisation canadienne qui aide les personnes handicapées. J'essaie aussi de prodiguer à des gens qui ont des toxicomanies, des troubles alimentaires ou qui sont aux prises avec d'autres formes de péché. J'offre un coup de main avec mes neveux qui sont devenus orphelins.
Après dix ans comme un interprète chrétien en tournée dans de nombreux pays, j'ai maintenant fixé mon attention sur la vie familiale. C'est un plaisir d'apprendre les responsabilités que j'avais évitées bien des années auparavant. Je remercie Dieu pour une seconde chance. J'aime ma vie avec Kirsten.
J'aime aussi me présenter dans la prière avec mon Seigneur, après la communion ou durant la lecture de sa Parole sainte dans la Bible. Quand je lis la Bible, je ressens un lien avec les hommes et les femmes d'autrefois qui nous ont laissé ce grand héritage que Dieu nous a transmis par leur entremise. Dans la prière, je ressens un lien puissant avec Celui qui m'a créé, et celui qui va me ramener à Lui-même quand mon temps est écoulé sur cette terre.
Seigneur Jésus, je Te remercie de tout ce que Tu m'as donné. Je Te remercie de tout ce que j'ai perdu. Et je Te remercie de tous les cœurs que Tu as touchés à travers moi et de tous les cœurs qui m'ont aimés à la santé et au bonheur dans Ton nom le plus précieux et saint. Amen